L'école est finie, de Yves Grevet
Un tout petit roman, posé sur le comptoir de la librairie, et hop ! on se laisse tenter.
Petit par la taille, mais pas petit par sa force. C'est de la stature de "Matin brun" : percutant.
Yves Grevet est instit et l'auteur de Méto, où il s'inscrivait déjà dans la politique-fiction, nous conduisant dans un monde totalitaire.
Dans ce court récit là, la réalité est bien plus proche encore. On sent combien il en faudrait peu pour basculer.
Nous sommes en 2028, l'école publique et gratuite est finie. D'un coté les enfants aisés peuvent accéder à l'instruction dans les "écoles ordinaires" aux frais de scolarité inaccessibles, de l'autre, les enfants pauvres sont embauchés en "contrat d'apprentissage" dès 6 ans, dans les écoles d'entreprise. Le choix pédagogique est restreint : Jardins et Maisons ou Speed-Fooding. D'un coté on apprend à lire dans les catalogues de bricolage, et de l'autre à compter les quantités pour réaliser les hamburgers. Au moins le repas est gratuit.. mais à quel prix. Ces enfants là deviennent fatalement obèses.
Les perspectives d'avenir des enfants sont calibrées pour la performance des entreprises, la résignation des parents s'explique par la violence froide et implacable du système policier.
Et pourtant... là comme toujours, l'espoir se nourrit de résistance...
Un récit à lire et faire lire de tout urgence avant de passer aux urnes en avril prochain !!!