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4 mai 2012

Journal d'un corps, de Daniel Pennac

journal d un corpsMagnifique Pennac, qui sait nous émouvoir, nous faire rire, nous envoûter dans une langue imagée, qui coule dans la bouche et nous emporte dans son récit.
Et quel récit ! Un parti pris culotté, qui pourrait sembler bien fastidieux, voir ennuyeux : le journal d'un homme tenu de ses 12 à ses 87 ans, et uniquement centré sur son corps. Ses petits tracas, ses curiosités, son intimité, ses surprises.
Volonté de n'y mettre aucune "psychologie", et pourtant le corps sait tant exprimer finalement : la souffrance d'une mère mal-aimante, le désarroi d'un adolescent fragile, l'euphorie de l'amour, la complicité d'un petit-fils avec son grand-père.

Loin d'être factuel, Pennac aborde, par petites touches, subtiles et pudiques, le grand récit universel de la construction d'un homme.... jusqu'à son dernier souffle.

Et c'est une leçon de vie qu'on a l'impression d'avoir parcourue, quand le point final est posé.

"Demain tu me jettes à la conque, jure-le ! Et pourquoi tu ne t'y jettes pas toi-même ? Parce que j'ai peur, pardi ! Exquise métamorphose de la peur en jubilation, jette-moi plus loin, jette-moi plus haut, encore, encore, et ce reste d'appréhension chaque fois, qui faisait de ma peur un courage, de mon courage une joie, de ma joie une fierté, de ma fierté un bonheur."

"Mais non mon pétard, s'il faut finir que ce soit à toute allure, au plus fort de la pente, commencer piano piano, d'accord, bien réfléchir à nos débuts, c'est entendu, mais finir à toute pompe, sans ménager nos carcasses, le principe d'accélération, tout est là, nous ne sommes pas des projectiles à chute molle, nous sommes des boules de conscience lancées sur la pente toujours plus raide de notre vie ! Que nos carcasses suivent ou pas, c'est leur affaire."


 

 

 

 

 

 

 

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