Des vents contraires, de Olivier Adam
Alors que parait Les Lisières, attendu en cette rentrée littéraire, j'ai découvert le précédent titre d'Olivier Adam, que j'avais un peu délaissé depuis "A l'abri de rien" qui m'avait laissée sur ma faim.
Ces retrouvailles ne m'ont pas déçue.
Si le ton est toujours grave, évoquant les douleurs et les pertes, "Des vents contraires" renoue avec la lumière particulière qui m'avait éblouie à la découverte de "Passer l'hiver".
Olivier Adam tricote avec minutie et subtilité les contours et les abîmes de l'âme.
Une maille à l'envers, il nous plonge dans le désarroi avec pudeur, une maille à l'endroit, il nous tire vers la vie qui avance malgré tout, nous amenant les embruns, les odeurs salines, les textures de sable mouillé.
"Des vents contraires" place au coeur du texte la nature brute et sauvage de la Bretagne, qui donne relief et vitalité à cette histoire âpre de perte et d'absence, sans jamais tomber dans le misérabilisme.
Paul quitte son pavilon de banlieue, emmenant sous son bras ses deux petits, pour tenter de reconstruire dans le St Malo de son enfance, un semblant de vie.
Depuis la disparition inexpliquée de Sarah, sa femme et la maman des enfants, un an plus tôt, leur existence est en suspend, intolérable.
Paul espère, sans trop y croire, pouvoir reprendre le cours des choses dans ces lieux sauvages et beaux.