Une partie de chasse, de Agnès Desarthe
J'étais impatiente de découvrir le dernier Agnès Desarthe, habituée à être parcourue d'émotion à la lecture de ses textes.
Si l'écriture m'a encore donné beaucoup de plaisir, notamment dans l'évocation sensuelle de la langue anglaise, je suis sans doute passée à coté de celui-ci.
François Bunel disait dans sa dernière édition de La Grande Librairie qu'il s'agissait de son meilleur roman... je n'ai pourtant pas retrouvé la subtilité délicate et profonde qui me touchait à me tirer les larmes d'Un secret sans importance, ou la luminosité complexe de Mangez-moi, optimiste et mélancolique, si troublante.
Bien sûr, il s'agit malgré tout d'un texte profond, interpellant, mais le dénouement m'a un peu déçue.
Cet ouvrage là ne me laissera pas un souvenir impérissable. La plume d'Agnès Desarthe reste cependant très savoureuse, et on ne peut pas passer un mauvais moment en sa compagnie.
Tristan est un jeune homme solitaire, marié à une femme pleine s'assurance, Emma, qui l'incite à s'intégrer auprès des hommes du village, en acceptant de participer à une partie de chasse.
Cet évènement initiatique prendra une tournure fantastique, lorsque le destin d'un lapin de garenne croisera la trajectoire d'une balle perdue.
Occasion pour l'humain et l'animal de se rencontrer, de se raconter. De deviser sur la nature profonde de l'humanité et de l'animalité, sur fond de déluge... car le drame ultime n'est pas loin, où la nature reprend le dessus des vissitudes humaines, si tragiques soient elles.
"Tu ne comprends, répond Tristan, la main sur le cou de l'animal. J'ai trouvé ce qui nous sépare toi et moi. Vous et nous. La conscience de votre propre finitude, vous l'avez, je l'accepte, je le constate, mais ce qui vous manque, c'est la conscience de l'autre. L'amour naît de là."