L'homme qui savait la langue des serpents, de Andrus Kivirahk

Voilà encore un titre mis en lumière par mes libraires favorites sur leur blog, qui le présente encore mieux que je ne vais pouvoir le faire. Allez donc faire un tour ici.

Je vais tout de même vous en dire l'essentiel :
Leemet est le représentant du peuple estonien de l'ancien temps. Celui où les hommes vivaient dans la forêt, se nourrissaient de viande rotie, et communiquaient avec les bêtes sauvages dans la langue des serpents.

Mais ce temps s'érode, sous la pression de la modernité du village, qui attire les hommes, séduits par ses outils agricoles d'une classe folle, bientôt embrigadés dans les nouvelles croyances en un dieu unique qui a réponse à tout. Et comble de dégénérescence, modernité qui ramollit les langues des humains à force de les nourrir de pain insipide.

La langue des serpents est bientôt oubliée, et seul Leemet va conduire sa lutte vaine et obstinée pour la garder vivace, et conserver sa fougueuse liberté.

Affrontant mille et une péripéties faisant de lui un homme, LE dernier homme de la forêt, il nous embarque dans cette fable initiatique irrésistible. Mélant férocité et drôlerie désepérée, ce texte est un pamphlet exigeant contre la religion, contre toutes les religions, évitant le manichéisme et abordant la question de l'évolution culturelle.

La post face est particulièrement instructive sur le contexte estonien dans lequel s'ancre ce roman captivant, à la langue riche et envoutante.

Pour couronner le tout, c'est un ouvrage magnifique, comme savent le faire les Editions Atila, avec typographie choisie sur mesure et ilustrations superbes.

Un cadeau à se faire... ou à faire aux Papas lecteurs à l'approche de la fête des pères.
A retrouver dans toutes les bonnes librairies.... et s'il vous plait.... PAS SUR INTERNET !!!