La couleur des sentiments, de Kathryn Stockett

Coïncidence étrange, ma lecture s'est retrouvée ponctuée par les hommages à Mandela.
La couleur des sentiments n'évoque pas l'appartheid d'Afrique du Sud, mais le ségrégationnisme américain, dans les années 60, juste avant l'avènement des Droits Civiques.
Résonnance des luttes avec ce gros roman, qui me tendait les pages depuis bien longtemps.

Le style fluide, alternant les points de vue des personnages, raconte l'idée folle de Skeeter, jeune érudite blanche du Mississipi, de rédiger un ouvrage sur le vécu et le ressenti des bonnes noires. Pour mener à bien son projet, elle va nouer une relation secrète avec la domestique d'une de ses amies, se démarquant progressivement de sa caste, jusqu'à la rupture douloureuse de toutes ses attaches, mais aussi dans la découverte patiente et subtile d'une nouvelle amitié, improbable.

Pour un premier roman, c'est un coup de maître : sensible, captivant, bien écrit, il me tardait de le lire pour enfin pouvoir regarder l'adaptation cinématographique qu'on l'on dit très fidèle.
L'ambiance décrit parfaitement le climat de violence inouïe qui pouvait régner dans ce pays qui s'honore d'être l'une des plus grandes démocraties.

L'auteur, originaire de Jackson, Mississipi, aborde sous un jour délicat et original la question de "l'éducation raciale" et du déterminisme social.

"J'ai appris que le courage n'est pas l'absence de peur, mais la capacité de la vaincre". Cette phrase de Nelson Mandela aurait pu être en exergue de ce beau roman, elle en a le sens et le souffle.

Comments

[Lystig]

bonne année !

[Emma]

Je l'ai dans ma PAL depuis peu !