Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Pages en partage
13 avril 2014

La Petite communiste qui ne souriait jamais, de Lola Lafon

affiche lola

Lola Lafon est revenue à la Librairie les Beaux Jours, qu'elle avait magnifiquement inauguré en décembre 2011, pour présenter son nouveau roman.

Occasion de lire ce portrait singulier de Nadia Comaneci, incroyable gymnaste qui a subjugué nos regards d'enfants.
S'appuyant sur des échanges fictifs entre la narratrice et Nadia C., Lola Lafon propose un registre qui va bien au delà de la simple biographie.

Son récit est justement tout sauf simple, tout sauf simpliste.

L'histoire de Nadia C. vient interroger la liberté. Celle des pays de l'Est avant la chute du mur et la disparition du rideau de fer. Celle de nos pensées occidentales, conditionnées par la culture de consommation.
Celle des corps, aussi, surtout.
Car la thématique du corps féminin, chère à Lola Lafon, est omniprésente dans ce roman.
Ce texte vient percuter la question de l'instrumentalisation des corps de ces petites filles, forgés avec brutalité par l'entraineur, mais aussi le machisme du regard journalistique, fantasmant sur la magie de cette petite androgyne, avant de vomir sur sa puberté, transformant l'elfe en femme.

"c'était un lutin vierge qui, d'un adorable geste de la main à la fin de ses exercices, nous faisait frissonner (...). La vierge vestale des olympiades est devenue une trainée des tabloids avec le désir de liberté comme explication".

Lola Lafon nous offre un texte chaotique et crû, au rythme des récits contradictoires, illustrant la Fable, construite par la dictature de Ceausescu, mais aussi tous ces faux semblants de notre culture occidentale, et tous nos mythes personnels, érigés pour nous permettre de vivre, d'avancer, libres, malgré tout.

Ecouter l'auteur, roumaine et arrivée en France à son adolescence, a permis d'entrer dans ce texte avec profondeur, complexité, densité, à la rencontre de sa "fée combattante".
http://www.popscreen.com/v/7oqlj/Nadia-Comaneci-Montreal-76

Merci à elle, merci à La Librairie Les Beaux Jours de nous permettre de si belles rencontres.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité