Le village de l'Allemand de Boualem Sansal...

"... Ou le journal des frères Schiller"

Ce livre m’a été recommandé par mes parents, très touchés à sa lecture.
J’aurai mis un moment pour le dénicher…  et, avouons le, pour finalement oser l’ouvrir. Car c’est une douleur béante que l’on parcourt au fil des pages.
D’abord distillée avec tact, elle s’accroit insensiblement pour toucher au paroxysme dans les derniers passages.
C’est la sensation qu’il me reste une fois le livre refermé.

Le Village de l’Allemand est le journal croisé de deux frères : Rachel et Malrich, nés de père Allemand et de mère Algérienne, dans un bled perdu. Envoyés tous jeunes en France pour gagner leur chance d’étudier, ils ont grandi loin de leurs parents, dans une banlieue parisienne qui se referme sur elle-même, proie d’ Imams intégristes.

La vie de Rachel bascule quand leurs parents sont assassinés par le GIA, dans leur village Algérien. Son voyage aux sources de son enfance le conduira dans l’enfer d’une révélation : son père était un chef nazi, avant de devenir le moudjahid respecté de tous.

A la croisée d’évènements historiques terribles, ce récit met à jour les blessures générées par le secret, la remise en question de l'identité, la quête désespérée du sens dans le non sens.

Il est difficile de retranscrire ce qui transpire de ce livre, tant l’indicible habite ce texte, le mieux est de vous en livrer quelques lignes :

« C’est ainsi que je veux répondre à la question de Primo Levi, Si cet un homme. Oui, quelle que soit sa déchéance, la victime est un homme, et quelle que soit son ignominie, le bourreau est aussi un homme (…). Dire d’un tel homme qu’il n’est pas un homme, c’est lui enlever sa responsabilité, et de cette manière lui donner le quitus, il n’aurait alors rien à réparer, n’aurait aucun pardon à demander. »

Comments

[gegecub]

@ In Cold Blog : oui, le style suit tout à fait ces personnages aux sensibilités différentes, mais à fleur de peau chacune à sa manière.

@ la Pyrénéenne : j'ai vraiment pris mon temps pour ouvrir ce livre, et je ne le regrette pas. Il faut être prêt à un texte puissant, mais qui se laisse prendre progressivement.

[La Pyrénéenne]

Ca fait un moment que j'en entends parler ( en bien ) de celui là !!!

[In Cold Blog]

Un très beau texte avec des personnages différents mais tout aussi touchants l'un que l'autre.