L'homme semence de Violette Ailhaud

Une petite perle, découverte il y a un moment maintenant, dans les rayonnages de ma bibliothèque municipale, guidée par la maîtresse des lieux, qui me l'a glissée entre les mains.
Un choc émotionnel et esthétique pour ce tout petit texte d'à peine une centaine de pages.

Pourquoi en parler aujourd'hui ? Parce que je peine à fournir des billets régulièrement, surtout quand je suis dans des textes exigeants. Parce que je voudrais transmettre l'émotion qui me prend chaque fois que je le parcours, et qui touche tous ceux à qui j'en parle. Parce que j'en ai livré quelques extraits lors d'un récent café littéraire et que j'ai senti ce qu'il pouvait provoquer. Parce que.... l'on mesure la puissance d'un livre aux traces qu'il nous laisse, et je suis persuadée qu'il vous marquera profondément.

L'homme semence est le récit transmis par Violette Ailhaud à sa descendance, confié au notaire à sa mort avec consigne de le remettre exclusivement à la première fille de sa lignée. C'est le témoignage de ce que les femmes de son petit village de Haute Provence ont vécu sous le règne de Napoléon III : en guise de répression des soulèvements républicains, tous les hommes du village sont emmenés à la guerre.

Les femmes privées de leurs époux, de leurs amants, vont faire le serment de partager le premier homme qui reviendra au village, pour ensemencer la terre, mais aussi leurs ventres vides.

Ce texte est d'une poignante poésie. Violent appel à la vie, à la sensualité, à l'amour de la terre. Mes mots sont bien dérisoires à coté de ce bouleversant récit. Je vous encourage à le découvrir et me dire si vous partagez mon émotion. Vous pouvez le retrouver chez l'éditeur Parole Editions.

Comments

[Géraldine]

@La Pyrénéenne : et petit comme il est, il n'alourdira pas ta PAL. Tu peux foncer !!!

[La Pyrénéenne]

Tu es vraiment trop tentante : je note !

[Géraldine]

@Aifelle : oui, ce n'est pas une histoire vue et répandue. L'éditeur m'a gentiment alertée que le texte était adapté par plusieurs compagnies de théâtre et sera sans doute portée à l'écran. Vraiment, c'est à découvrir (pour cette maison d'édition aussi, qui s'engage dans un joli travail).

[Aifelle]

Je n'en ai pas entendu parler du tout. Je note, l'histoire n'est pas banale.