Antigone de Henry Bauchau
J'ai eu une grande envie de découvrir ce texte l'issue d'une représentation à Avignon, l'été dernier, d'un autre titre de Henry Bauchau, L'enfant bleu. Moments d'échanges entre spectateurs à l'issue du spectacle, et voilà ma LAL qui s'allonge à vu d'oeil ! C'est aussi ça la magie du festival.
Henry Bauchau donne sa version du mythe grec avec le lyrisme incontournable des grandes tragédies, mélé de la profonde humanité qui l'habite, lui, psychanalyste.
Cette histoire dramatique et paroxystique n'en est pas moins universelle par les passions qui la drainent, et souvent à sa lecture, j'ai trouvé des échos de notre monde contemporain, non moins cruel.
Le style est exigeant, sans toutefois verser dans l'hermétique. Il procure un vrai plaisir littéraire des mots comme des pierres précieuses, de la musique des phrases comme d'une mélopée extra-ordinaire.
On ne peut que s'émouvoir de cette Antigone qui s'attache tant à faire le bien du monde contre son gré. Personnage ambivalent, farouchement résolue à n'être que simple, mais tellement portée à l'extrème en toute chose.
Le livre s'ouvre quand Antigone est résolue à revenir dans sa ville de Thèbes, après son long périple sur la route avec son père Oedipe.
La ville est disputée par ses deux frères jumeaux, Polynice et Eteocle, sous l'oeil patient mais déterminé de Créon qui n'attend qu'une chose, sortir seul victorieux de cette guerre fratricide.
Antigone se met en tête de ramener la paix entre ses deux frères belliqueux.
Gambadou devrait prochainement le découvrir en version audio, j'ai hâte de lire son avis.
J'ai personnellement le sentiment d'avoir lu là un texte fondateur.