Mes lectures [f]estivales

Voilà enfin mes branchements disposés à recevoir et diffuser la chronique de mes vacances littéraires. Elles datent un peu maintenant... je vais tâcher de mettre à jour mes billets sans trop vous gaver !

Commençons donc pour aujourd'hui, à retracer les lectures qui ont accompagné mes vacances, d'abord au  festival d'Avignon, puis aux Rencontres Photographiques de Arles.

Partie avec une tonne de bouquins piochés à la bibli, je n'ai pas résisté au marché au livres d'Avignon, où j'ai péché :

La Pleurante des Rues de Prague, de Sylvie Germain.

Cette pleurante est un personnage onirique, allégorie de la souffrance humaine.
Ses douze apparitions, sont décrites dans le style lyrique de Sylvie Germain qui envoûte la lecture alors même que le récit n'est sous tendu par aucune intrigue.
Le texte est une pépite précieuse à garder en bouche, longtemps, pour sa dimension poétique et humaniste...
"car il y a des larmes qui, aussi anciennes soient-elles, n'en finissent jamais de diffuser une sensation de brûlure, de reperler à fleur de peau. La peau du coeur."

Titanic et autres contes juifs de Bosnie, de Ivo Andrìc 

Découverte de cet auteur bosniaque du XXème siècle, prix Nobel de littérature en 1961, avec ce recueil de textes composé après sa mort, autour du thème des juifs exilés d'Espagne depuis des siècles en Bosnie.
L'ouvrage frappe par l'acuité de son auteur à décrire les facettes sombres de son pays, dont la violence explosera quelques décennies plus tard. Les personnages sont étranges, de cette étrangeté de l'inconnu. Un voyage immobile qui mérite le détour.

La rivière aux lucioles, de Miyamoto Teru

Autre voyage immobile, au pays du soleil levant, avec cet auteur un peu plus contemporain, qui allie tradition japonaise et modernité.
Ces deux nouvelles nous permettent d'appréhender la culture très proche de la nature, au rythme des saisons, en suivant des histoires d'amitié et d'amour enfantines. Récits initiatiques ancrés dans l'après-guerre.
La préface est instructive sur le parcours de l'auteur.
Un beau voyage là aussi.

Passons à MON COUP DE COEUR !!! 

Les Demeurées de Jeanne Benameur

Une vraie rencontre, empreinte de la magie qui me lie désormais à ce texte superbe et poignant.
Présent depuis un moment dans ma LAL, j'ai eu la chance merveilleuse de l'entendre dans le cadre d'une installation scénique présentée par le Begat Theater. Vingt minutes d'une plongée physique et émotionnelle dans les mots de Jeanne Benameur... il ne m'en fallait pas plus pour filer à la librairie du festival et déguster encore et encore la beauté de ce texte si magnifiquement offert.
Il est question de Luce, petite paysanne élevée par sa mère illettrée... "demeurée" dit-on au village. Qu'adviendra-t-il d'elle quand il lui faudra apprendre les mots à l'école obligatoire ? La petite se promet de ne faire entrer aucune lettre, aucune connaissance, pour demeurer fidèle à a sa mère. Mais Mademoiselle Solange, l'institutrice, ne peut laisser les choses demeurer ce qu'elles sont...

Départ pour Arles et ses rencontres photographiques, occasion pour moi de me plonger à la librairie Actes Sud (ah.... un vrai supplice de Tantale ce lieu !!!) et découvrir un autre style : le livre de photos.

Douze pour un, de Tendance Floue 

Pas de mots ici, ou très peu, pour présenter le travail photographique singulier d'un collectif artistique, dont j'ai adoré l'expo. Chaque photographe travaille isolement, sur un thème qui l'inspire, ou qu'un autre a proposé.
Puis l'un d'eux se saisi des images de chacun pour les faire entrer en résonance.
Et de s'émerveiller de la puissance que peut alors dégager l'oeuvre collective quand elle sublime le travail individuel.
 

Infrarouge, de Nancy Huston 

Encore une histoire de photographe, avec cette auteure que j'affectionne particulièrement pour son traitement très subtil de la complexité de l'âme humaine, sans jugement, ni voyeurisme...
Enfin, j'avoue avoir été déconcertée par la crudité de celui-ci. Mais après avoir reposé ma lecture le temps de toutes ces escapades livresques, j'en ai repris le cours et je ne suis pas déçue !

Rena, photographe de 45 ans, a abandonné son jeune amant à Paris, pour offrir à son vieux père, accompagné de son épouse, un voyage en Toscane.
Le séjour est une épreuve, mettant sur des charbons ardents cette amante torride, accumulant pépins et contre-temps incontournables du grand âge... Chaque visite des splendeurs de Florence plongent l'héroïne dans des réminiscences et des voyages intérieurs qui vont éclairer par touches son histoire et amener le lecteur à mieux appréhender ce personnage complexe et entier.

Le Monde - Méto T3, de Yves Grevet

Bien sûr, bien sûr... je n'étais pas partie sans avoir récupéré la fin de la trilogie, vous vous doutez bien !
Pas de déception pour le dénouement de cette épopée, qui donne des clefs, mais qui laisse aussi planer une inquiétude diffuse sur la possible réalisation d'un tel scénario...
Et oui, l'été n'est pas gai coté actualités, et les livres n'empêchent pas "d'être au monde", bien au contraire...

Comments

[Géraldine]

ah ah ??? Tu attises ma curiosité ? Que se passe-t-il à Fuveau ? Sachant que j'ai repris le chemin du boulot... les vacances sont belles et bien terminées pour moi :-(

[Lystig]

et bientôt à Fuveau ?